LA DOULEUR LORS DE CHIRURGIE
A la clinique, nous portons une attention particulière à la prévention de la douleur et à son traitement.
Nous pratiquons régulièrement des chirurgies de convenance (stérilisation), mais également d’autres chirurgies dites « curatives (tumeur, kyste, extraction dentaire, abcès…).
En pratiquant ces actes, nous infligeons des stimuli douloureux à l’animal.
Le protocole de prévention de la douleur avant et pendant la chirurgie est choisi en fonction du type de chirurgie ainsi qu’en fonction de l’animal lui-même.
En effet, une chirurgie du tissu mammaire est, par exemple, particulièrement douloureuse.
De même, un jeune animal n’ayant vécu aucun évènement douloureux avant opération, sera moins sensible à la douleur qu’un animal plus âgé ayant déjà subi des interventions chirurgicales ou souffrant d’une maladie chronique douloureuse telle que l’arthrose.
C’est la notion de sensibilisation à la douleur qui entre en jeu. Une hyperalgésie peut s’exprimer chez un animal sensibilisé, il s’agit d’un phénomène d’amplification de la sensation douloureuse. Ainsi une simple caresse peut se transformer en une source de douleur.
Le protocole antalgique de la chirurgie de convenance du jeune animal est le suivant :
-Prémédication à l’aide de morphinique permettant de limiter l’intégration de la douleur au niveau central (cerveau) et de limiter les doses utiles d’anesthésiques,
-Anesthésie générale à l’aide de molécules permettant d’obtenir une narcose (endormissement profond du cerveau), une myorelaxation (détente musculaire complète) et permettant de lutter contre la douleur,
– Anesthésie locale de l’appareil reproducteur (ovaires, testicules),
-Anti-inflammatoire non stéroïdien en injectable puis en relai oral à la maison.
Le protocole antalgique est renforcé lors de chirurgie plus douloureuse par l’usage d’une perfusion continue d’antalgique.
La « CRI » (Continuous Rate Infusion) est un cocktail de molécules à action antalgiques que l’on administre à l’animal pendant et après la chirurgie sous forme de perfusion intraveineuse. Elle permet d’établir une couverture permanente contre la douleur.
La douleur est évaluée régulièrement au réveil. L’animal est installé le plus confortablement possible, sur matelas chauffant et couette. Le maintien de la témpérature corporelle est d’autant plus important que ces perfusions induisent une hypothermie.